Des nouvelles de Gambadin le lapin

Pourquoi Gambadin le lapin avait peur des lapins de Pâques en chocolat

C’est un secret bien gardé que très peu de personnes connaissent : les nids de Pâques joliment décorés qui embellissent les magasins et les maisons sont fabriqués par les élèves lapins de l’école de Pâques à Lapinville.
Depuis des siècles, les nids sont fabriqués selon une ancienne tradition transmise de génération en génération. Grâce à la vente des jolis nids de Pâques, dont la réputation s’étend bien au-delà de la région, les habitants de Lapinville peuvent vivre heureux et paisibles.

Gambadin, le petit lapin, était un élève assidu de l’école de Pâques. Il avait un don pour créer des nids de Pâques particulièrement originaux qui se classaient donc souvent dans la catégorie de prix la plus élevée des fabricants de nids. Gambadin aimait beaucoup cette activité – mais son professeur, maître Dentdure, le terrifiait lui et toute sa classe à chaque fois que leurs nids avaient un peu de retard.
Le professeur leur racontait toujours une histoire effrayante : « Les écoliers lapins qui finissent leur nid en retard sont transformés en lapins au chocolat dans la grande chocolaterie du village voisin et ils son ensuite dévorés par les humains », disait-il d’un ton sévère. « Gare à vous si vous ne finissez pas votre travail à temps ! » Les lapins apprentis avaient donc très peur et se dépêchaient de terminer leurs nids.

Gambadin faisait des efforts pour être aussi rapide que les autres, mail il était perfectionniste et avait à cœur de réaliser le plus beau nid possible, ce qui lui valait d’être souvent en retard. Il lui semblait déjà entendre la vois menaçante de maître Dentdure : « J’espère que vous avez terminé, les enfants. Sinon, vous savez ce qui va vous arriver ! »
Gambadin était tellement effrayé qu’il abandonna son travail, fuit l’université et courut aussi loin qu’il le put. C’est alors qu’il sentit une délicieuse odeur lui chatouiller les narines. « La chocolaterie ! », pensa-t-il immédiatement. Il eut encore plus peur. Et s’ils le trouvaient et le transformaient en…. Gambadin n’osait même pas y penser et se cacha dans un buisson. Il avait tellement peur qu’il en claquât des dents.

Un vieux monsieur élégamment passait par là. Intriqué, il tendit l’oreille devant la cachette de Gambadin. « Quel est donc ce drôle de claquement provenant du buisson ? » Il écarta de la main les branches et les feuilles et découvrit Gambadin qui le regardait de ses grands yeux apeurés. « N…non…s…s’il vous plaît ! » supplia-t-il quand le monsieur se pencha vers lui. « Q u’y a-t-il ? De quoi as-tu donc tellement peur, petit lapin ? », demanda gentiment le monsieur. « S’il vous plaît, ne m’emmenez pas à la chocolaterie, je ne veux pas être transformé en lapin en chocolat ! », gémit Gambadin. Le monsieur élégant ne comprit d’abord pas ce que Gambadin voulait dire, mais quand celui-ci lui raconta toute l’histoire, il ne put s’empêcher d’éclater de rire : « Gambadin, sait-tu qui je suis ? Je suis Bruno Ledoux, le directeur de la chocolaterie. Rassure-toi, nous ne transformons pas les petits lapins en lapins en chocolat ! Ton professeur t’a raconté des sornettes ! Viens, je vais te faire visiter notre usine ! » Gambadin ne se sentait pas tout à fait rassuré. «  Et si c’était un piège pour me capturer ? » se dit-il. Mais comme Monsieur Ledoux semblait être une personne honnête, il prit son courage à deux pattes et l’accompagna.

A l’intérieur de la chocolaterie, le petit Gambadin découvrit avec émerveillement des employés dans une grande salle s’activer à fabriquer des lapins en chocolat à partir d’un liquide marron qui sentait délicieusement bon. Les lapins en chocolat étaient ensuite soigneusement installés dans les nids qui venaient de l’école de Pâques. « Maintenant, je sais ce qui se passe à la chocolaterie ! » s’exlama-t-il ravi. Il remercia Monsieur Ledoux. « Je vais rentrer à la maison et le dire à tous mes amis ! » Monsieur Ledoux se réjouit d’avoir aidé Gambadin à ne plus avoir peur des lapins en chocolat. «  Gambadin, je vais te conduire à Lapinville avec notre camion de livraison et nous allons prendre un lapin en chocolat pour chaque enfant. Ils pourront le déguster pendant que tu leur raconteras ta visite de la chocolaterie . » « Ce n’est pas nécessaire », répondit Gambadin en riant. «  En voyant les nids de Pâques si beaux avec leurs lapins en chocolat, nous ferons de notre mieux de toute manière ! »


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